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1-  L’ église actuelle

 

En 1858 la famille Gauthier, propriétaire de Ressins,  voulut créer une sépulture en l'église du village pour leur fille Eugénie, décédée au château au retour d'un voyage à Rome. Elle s'engageait alors auprès de la municipalité pour reconstruire une église à la place de l'existante, en piteux état, ainsi qu'une école de filles tenue par des religieuses. Coup du sort ou réplique immédiate: la même année la commune était saisie d'une demande de M. Louis ROUX, propriétaire de Champion, pour financer un bâtiment à usage d' école de garçons. La commune venait de tirer le gros lot cette année- là !  L'église a été achevée en 1860  pour un montant de 90 000 francs or dans un style néo- gothique selon les plans de P.M. Bossan, architecte des  basiliques de Fourvière (Lyon) et Ars .  Le curé en exercice était Monsieur Jacquemetton et le maire, César Captier. En juin 1861 l’église était consacrée par le cardinal de Bonald; la réception des travaux fut achevée le 20 décembre suivant.

Les principaux donateurs furent :

Famille ROUX de Champion

Famille CAPTIER de Nandax

Famille CAPTIER de Tarare

Famille BOULLIER de la Baraque

Le clocher abrite 3 cloches.  La plus ancienne provenant de l’ancienne église date de 1816 et pèse 250 kilos ; son parrain est Jean Baptiste de Sainte- Colombe, sa marraine, Jeanne Guillaume Bona de Ressins ; elle est dédiée à Saint- Martin. Toujours de l’ancien édifice, la deuxième cloche, don de Pierre Puillet,  date de 1845 et pèse 450 kilos ; elle fut fondue par Burnichon de Coutouvre ; le parrain est le comte M. C. J.  Béraud de Ressins, la marraine, Madame L. G.  de Couzan, comtesse de Sainte- Colombe (décédée en 1848 à Nandax). Fondue au même endroit que la deuxième, la troisième cloche d’un poids de 650 kilos est baptisée Stéphanie Marguerite et fut commandée par les familles Captier de Nandax et Tarare; baptisée en 1860, son parrain est Etienne Gautier, la marraine,  Madame Marguerite Roux.

 

Aujourd’hui l’église bénéficie d’un éclairage nocturne qui met en valeur le blond des pierres locales. La toiture de la nef a été refaite en 1988 et celle du clocher en 1992.

2- L'ancienne église - essai de reconstitution 1746 -  1820 

Au même emplacement que l'église d'aujourd'hui il y avait déjà un édifice dont la construction avait été financée en son temps par le château de Ressins.

Albert MICHEL (= 1997) a tenté en 1992 de reconstituer les plans de l'ancienne  église  à partir des archives municipales datées de 1809 à 1826; il s'est appuyé sur un rapport relatant le mauvais état de l'édifice, des devis d' estimation des dépenses de réparation par les différents corps de métier et un plan géométral retouché représentant l'édifice à plat mais comportant aussi des cotes sur des hauteurs. Il était en particulier mentionné l'existence d'une "galinière"; le sens de ce terme a été retrouvé par l'auteur dans des documents décrivant l'auvent de l'église de Sail- Les- Bains (Loire), ce qui a permis de compléter la façade ouest de cette église.

Vues générales 

  (cliquer les images pour agrandir)

 

 le plan

 la vue projetée

 

Théodore Ogier a réalisé en 1851 une description sommaire sur l’ancienne église.

L’auteur note en particulier que « le portail est plus beau que l’église ; il est orné et embelli par une riche architecture gothique; le fronton possède un reste de fresque et ce reste suffit pour faire juger ce que la fresque devait être avant qu’elle eût été détériorée. » T.. Ogier précise aussi que le porche abritait, devant la porte d’entrée, une tombe couvrant la sépulture de M. le marquis de Couzan, Louis de Luzy, « mort le 7 octobre 1826 à l’âge de 83 ans ; officier au régiment du roi, infanterie . », sépulture dont on n’a plus trace après la démolition de cette église en 1859.  

Notons enfin qu’en 1987 une statue représentant un personnage en pied a été découverte lors de la démolition d’un mur de soutènement entre le cimetière et l’église. En pierre de calcaire, cette statue mesure 1m, 51 de haut et présente des arrachements de son revers qui font penser qu’elle adhérait à une surface murale. Certains signes militent pour une représentation de Saint Michel terrassant le dragon. Mais on n’arrive pas à situer son emplacements dans l’ancienne église d’après le descriptif de 1746. La statue a été placée dans le cloître de l’abbaye de Charlieu. S’agirait- il d’un morceau de fresque du fronton du portail ? La statue a- t- elle était enlevée et cachée au moment de la Révolution ?… Dans les déblais de l’ancien mur du presbytère qui fut démoli vers 1975 j’ai moi- même retrouvé un morceau de sculpture représentant des griffes (d’un dragon ?) ainsi que des morceaux de pierres tombales.    

 

 Reconstitution en 3 dimensions

Le procés- verbal de l'abbé de Bussy, vicaire général, établi lors de la visite de Mgr Henri Constance  de Lort de Sérignan, évêque de Mâcon, le 16 juillet 1746, alors que le seigneur de Ressins était Charles- Marie- César Béraud, donne maints détails très précieux sur l’agencement intérieur et extérieur de l’église.

Par ailleurs les archives municipales sont un précieux indicateur au niveau du plan.

Il semble qu'en quatre vingt années la situation de ce bâtiment se soit rapidement dégradée car le premier document de 1746 ne faisait pas état de signes profonds de délabrement comme le suggèrent les archives communales du début du 19ème siècle où toiture, clocher et plafond nécessitent de profondes réparations.

Nous nous sommes appuyés sur cet ensemble de pièces à conviction pour re- créer ce que, entre 1746 et 1826, pouvait être l’ancien édifice religieux et ses abords à l’aide d’un logiciel  (certes limité techniquement) de dessin tridimensionnel. On notera cependant des incohérences dans le descriptif de 1746 ; en particulier il est dit que la nef est éclairée par 5 fenêtres. Où se trouvait la cinquième fenêtre ? Certainement pas au- dessus du porche d’entrée car on sait que la nef était plafonnée. Par ailleurs il est dit que le sanctuaire est éclairé par un « vitrau » au midi. S’agit- il d’une erreur d’orientation ? Le vitrail pourrait être plus vraisemblablement une ouverture au matin, c’est- à- dire sur le mur de pignon du sanctuaire, d’autant que le rapporteur dit que derrière le rétable se trouve une « coquille » qui ne sert plus à rien. A moins que ce vitrail n’ait donné sur la pièce qui servait de sacristie.  

On ne peut non plus se fier aveuglément au croquis du livre de T. Ogier car il y a quelques erreurs, par exemple la porte d’accés extérieur au clocher ne figure pas ; la porte principale semble n’avoir qu’un seul battant, la chapelle de M. de Ressins n’a pas d’ouverture au midi.

Traditionnellement, l’ancienne (comme la nouvelle) église de Nandax est orientée est- ouest et cernée par le cimetière à  l’est, au sud et à l’ouest. La route Nandax- Vougy passait au sud de l’église (à droite du cimetière sur la reconstitution ci- dessous).  

 

 

Copyright  © 2009 Bon Vol   réalisé par  Bernard Michel                                                                                                                                                 Cette page a été mise à jour le 17/09/09