|
|
ACTE D’ACCUSATION CONTRE JEAN MARIE RENARD[1] L’ acte d’accusation ci-
dessous donne une idée de la procédure suivie aux temps révolutionnaires à
l’encontre du citoyen qui se permettait une faute. L’orthographe de
l’original a été respectée. Résumé
de la procédure :
Le Directeur du Jury déclare en conséquence qu'il résulte de l'examen des pièces notamment du procès verbal dressé le trois Thermidor suivant par le Cre Chabrier, officier de police judiciaire du Canton de Charlieu, lesquels procès verbaux sont annexés au présent acte; que le Dixsept Messidor an quatrième vers environ les huit heures du soir, il a été enlevé dans la maison du Cre Jean Claude Chateau Notaire public, situé à St Simphorien de Lay, la minute... reçue par ledit citoyen Chateau Notaire le vingtneuf Brumaire an Trois contenant obligation en faveur de Jacques Odoux de St Simphorien pour Jean- Marie Renard marchand résidant en la commune de Nandax d'une somme de dixhuitcentcinquante livres que le dit Renard a promis payer à la décharge dudit Odoux à la Veuve et enfans de Jean Guy Perret, laquelle minute était sur une table dans la maison du Sieur Chateau avec l'expédition que le dit Renard avait sollicité ce notaire à la lui délivrer; le dit Renard a déclaré au Directeur du Jury soussigné qu'à la vérité il était entré chez le Cre Chateau pour retirer l'expédition de l’acte parce qu'elle lui était nécessaire, que s'étant de nouveau présenté chez ce notaire à l'heure qu'il lui avait annoncé qu'elle serait faite, que ne le trouvant pas chez lui dans cet instant et pressé de se rendre dans son domicile il vit sur une table l'acte qu'il avait demandé, et qu'il l'emporta croyant que c'était l'expédition qui lui avait été promise, que cela était une erreur de sa part, qu'il n'a point eu de mauvaises intentions puisqu'il a conservé cette minute avec soin et qu'il l'a remise au juge de paix du canton de Charlieu sans aucune altération; sur quoi les jurés auront à prononcer s'il y a lieu à accusation contre le sieur Jean Marie Renard à raison du délit mentionné au présent. Fait à Roanne le quinzième vendémiaire an cinquième de la république française[2] une et indivisible. Vu par nous commissaire du directoire exécutif ce jourd'hui seizième vendémiaire 5è année républicaine » Suivent des annotations importantes à la suite du présent texte : « non il n’y a pas lieu à accusation ce 20 vendémiaire Labourey ( ?) chef des jurés an cinquième » « Le 20 vendémiaire Jean Baptiste Simon ( ?) directeur du jury de l’arrondissement de Roanne prononce la libération sur déclaration des jurés »
|
|